A l’initiative de l’Association de Megrine d’Innovation et de Sauvegarde (AMIS) et avec le soutien de l’association tunisienne des urbanistes (ATU), l’association des amis du Belvédère (ABB) et beaucoup d’autres associations environnementales et civiles, a été organisée le 25 février 2018 une journée de sensibilisation au parc Fartaht Hached.

Tout le monde s’est réuni sur place pour soutenir un mouvement citoyen dénonçant le projet d’une réalisation d’une rocade de liaison qui traverse le parc et défigure le foret de Rades. Ce projet programmé par le Ministère de l’Equipement et de l’Habitat (Direction Générale des Ponts et chaussées), s’inscrit dans le cadre de la décongestion du grand Tunis et l’amélioration de la liaison nord-sud à travers la réalisation d’une rocade de liaison entre la cité sportive de Rades, la RR 33 et l’intercommunale Nord.

En dépit de ses avantages pour la circulation, ce projet risque d’assassiner le parc Farhat Hached en le divisant en deux parties, une fois réaliser de la sorte, ce projet va massacrer le plus grand poumon vert de la banlieue sud situé entre trois communes : Ben Arous, Megrine et Rades. En plus, sa réalisation nécessite une emprise foncière de 30ha, provoquera le déracinement de 15 000 d’arbres et la disparition d’une végétation qui représente la verdure tant souhaitée pour l’équilibre de notre environnement. Même si le parc est actuellement à l’abandon, avec des infrastructures de bases totalement anéanties par le vandalisme, une zone zoologique désertée et des espaces de loisir abandonnés, c’est plutôt une zone verte en cours de disparition plutôt qu’un parc d’attractions .Certains endroits du parc même sont transformés en décharge publique, ou les ordures priment la verdure, ce fut un spectacle désolant ,qui pousse à l’exaspération. Mais ça reste une aubaine à préserver et à améliorer pour les randonneurs et les familles modestes de la banlieue sud qui profitent des espaces verts pour se détendre et promener leurs enfants.
Dans la Tunisie post révolutionnaire, un pays qui instaure l’approche participative dans la constitution, qui la confirme dans le code des collectivités locales et l’envisage dans la révision du CATU, il parait absurde d’envisager un tel projet, qui aura certainement des effets néfastes sur l’environnement, sans concertation avec tous les organismes concernés dont principalement la direction des forets et l’ANPE et surtout la société civile. Le plus grand et le premier parc de la banlieue sud ayant une superficie de 260 ha, soit trois fois la surface du Belvédère, ne devra pas être sacrifié pour une rocade dont l’utilité peut même être mise en doute en ce moment.

L’action est peut-être tardive pour contraindre les autorités à reconsidérer la réalisation du projet, puisqu’aux dires de certains les travaux sont sur le point de commencer, mais cette action citoyenne a démontré que les citoyens se soucient de plus en plus de leurs cadres de vies, et appellent à plus de responsabilité dans le lancement des grands projets. Tous les présents dans cette journée ont signé une pétition pour dire que le projet tel qu’il a été envisagé doit s’arrêter pour le moment et sa révision éventuelle devra faire l’objet d’une concertation plus large et surtout en commun accord avec les services concernés et la société civile.
Par Saloua Ferjani, Architecte Urbaniste docteur en patrimoine, 2ème Vice Présidente de l’ATU
Je veux signer la pétition, 3st ce que vous pouvez la créer en ligne?
Une pétition circule déjà. Vous pouvez la signer à l’adresse suivante:
https://secure.avaaz.org/en/petition/Everyone_from_Tunisia_Save_the_Forest_of_Rades/